For an English version, click here.

Avec le soutien financier de la Maison des Sciences de l’Homme de l'Université Paris-Saclay.

Laboratoire porteur : LITEM, Univ Evry, IMT-BS, Université Paris-Saclay.

Comité d’organisation : Franck Aggeri (Sciences de gestion, laboratoire i3, Mines ParisTech), Hélène Courvoisier (Neurosciences, Centre de Neurosciences Paris-Sud, Université Paris-Sud/Paris-Saclay), Karine Demuth-Labouze (Bioéthique, EA 1610-composante « Éthique, science, santé et société », Université Paris-Sud/Paris-Saclay), Jean-Philippe Denis (Sciences de gestion, laboratoire RITM , Université Paris-Sud/Paris-Saclay), Laura Draetta (Sociologie, laboratoire i3, Télécom ParisTech), Christine Froidevaux (Bioinformatique, Laboratoire de Recherche en Informatique, Université Paris-Sud/Paris-Saclay), Cédric Gossart (Sciences de gestion, laboratoire LITEM, Institut Mines-Télécom Business School), Liliana Mitkova (Sciences de gestion, laboratoire LITEM, Université d’évry-Val-d’Essonne/Paris-Saclay), Jean-Luc Moriceau (Sciences de gestion, laboratoire LITEM, Institut Mines-Télécom Business School).

Le Genopole d’Evry participe à l’organisation du séminaire, grâce à la participation de Roxane BRACHET.

Planning des séances 2018 (chaque séance a lieu de 14h00 à 16h00)

 Dates IntitulésIntervenant.e.sLieux
Séance n°1

Jeudi
8
mars

Recherche et innovation responsables : Quels enjeux en sciences sociales ?

(présentations en anglais)

Jim Dratwa
(Commission Européenne)
Barbara Ribeiro
(Université de Manchester)
"The theory and practice of RRI"
Federico Neresini
(Université de Padoue)
"Between desire of transformation and standardization needs: A STS view on RRI"

Télécom ParisTech

(Paris 13ème,
Amphi Jade)

Séance n°2Mardi
10
avril
Utilisation responsable de données massives en neurobiologie et en bioinformatique : comment contrôler ?Sarah Cohen-Boulakia
(Université Paris-Sud)

Université Paris-Sud

(Orsay,
Bibliothèque Universitaire,
salle B407)

Séance n°3Jeudi
24
mai
Sens, réflexivité, et enjeux sociétauxJean-Luc Moriceau
(Institut Mines-Télécom Business School)
Philippe Houbé (témoin du procès Kerviel)
Martine Orange (Mediapart)
Jean-Philippe Denis
(Université Paris-Sud)

Institut Mines-Télécom Business School

(Évry,
Amphi G09)

Séance n°4Jeudi
21
juin

L’innovation peut-elle être responsable ?

(présentations en anglais)

Cees van Beers
(TU Delft)
Laura Draetta
(Télécom ParisTech)
Cédric Gossart
(Institut Mines-Télécom Business School)

Télécom ParisTech

(Paris 13ème,
Amphi Saphir)

Séance n°5Lundi
2
juillet
Sciences dans ou avec la société ?Sébastien Stenger
(ISG)
Annick Jacq
(Université Paris-Sud)

Mines ParisTech

(Paris 6ème
salle Chevallier)

Entrée libre sur inscription à seminaire.rir.2018ping@gmailpong.com (dans la limite des places disponibles, préciser la-les séances demandée-s).

Téléchargez l'affiche du séminaire : Affiche RIR, pdf, 2mo.

Présentation des séances

Séance n°1. Recherche et innovation responsables : Quels enjeux en sciences sociales ?

Le terme de recherche et innovation responsable (RIR) a été employé pour la première fois dans le 7ème PCRDT. Les réflexions avaient auparavant porté sur la bioéthique, l’évaluation technologique, et en Europe sur les aspects « ELSA » (Ethical, Legal and Social Aspects of emerging sciences and technologies). Quant à l’innovation responsable, Stilgoe et al. (2013) lui attribuent quatre dimensions (anticipation, réflexivité, inclusion, et réactivité). La RIR porte donc aussi bien sur la manière de faire de la recherche, notamment en respectant certains grands principes, que sur ses finalités, et elle concerne toutes les disciplines. Qu’en est-il en sciences sociales ? On pourra notamment s’interroger sur les pratiques et les représentations des chercheurs et chercheuses en sciences sociales en matière de RIR. Les pratiques sociales sont des représentations de nos façons de faire (« ways of doing things », voir Shove et al., 2012). Quelles pourraient être les pratiques d’une recherche responsable ? Comment peut-on les encourager et favoriser le renouvellement des pratiques de recherche ? Pour tenter de répondre à ces questions, la séance se déroulera de la façon suivante :

  1. Allocution d’ouverture du séminaire et éléments de cadrage, Jim Dratwa (30’).
  2. Discussion avec la salle (10’).
  3. "The theory and practice of RRI", Barbara Ribeiro (30’):
    • Presentation of the paper "A Mobilising Concept? Unpacking Academic Representations of Responsible Research and Innovation".
    • The process of ‘institutionalisation’ of RRI in the UK: the role of RRI-embedded groups in the sciences/engineering departments (e.g. in synthetic biology).
    • Key weaknesses and strengths of RRI (e.g. gender issues as a neglected part of the RRI agenda). Voir les diapositives :  The theory and practice of RRI_B. Ribeiro, pdf, 2mo
  4. Discussion avec la salle (10’).
  5. "Between desire of transformation and standardization needs: A STS view on RRI", Federico Neresini (30’).
  6. Discussion avec la salle (10’).

 

Séance n°2. Utilisation responsable de données massives en neurobiologie et en bioinformatique : comment contrôler ?

Nous proposons dans cette séance de réfléchir aux méthodes permettant d’assurer que l’utilisation des données massives en recherche et innovation est responsable, à travers les deux domaines de l’informatique et de la biologie (données de génomique et de neuroscience). Un premier exposé portera sur les méthodes informatiques que l’on peut mettre en œuvre pour tester la reproductibilité des expériences de bioinformatique (Sarah Cohen-Boulakia). Après cette discussion sur les aspects plus techniques du débat, nous discuterons des enjeux du contrôle en amont des expériences ainsi que ceux des usages non responsables en aval. Nous pourrons ensuite partager des bonnes pratiques permettant d’anticiper et de traiter les cas de manquement à ces pratiques (voir à ce sujet le Comité d’évaluation éthique d’établissement de l’Université Paris-Saclay, POLETHIS).

Diapositives de la séance :  Cohen-Boulakia-10avril2018-Rech-Responsable, pdf, 3mo

 

Séance n°3. Sens, réflexivité, et enjeux sociétaux

Alors que les guides de bonnes pratiques et codes de déontologie de la recherche ont tendance à fixer des règles et procédures a priori, la Recherche et Innovation Responsable avance avant tout une série de principes, par exemple : un processus ouvert et transparent, réflexif, réactif aux besoins et attentes de la société, incluant différentes vues, expertises et opinions. Dans certains cas, ces requêtes peuvent être problématiques, s’il faut par exemple le consentement de l’entreprise sur les buts et attentes de la recherche, peu de recherches critiques ou approches inductives/abductives seront possibles. D’autres, à l’image de l’inclusion des différentes voix ou de la réflexivité, gagnent à s’enrichir des réflexions par exemples des études féministes ou postcoloniales. Au total, il nous semble que la recherche non pas d’un code de déontologie mais le développement d’une éthique en recherche (où les questions éthiques sont aussi à rechercher) demande deux mouvements qui ne semblent qu’en apparence contradictoires : le repos avant tout sur la réflexivité (et donc la responsabilité) du chercheur, la participation au design et au sens de la recherche des organisations étudiées et des destinataires de la recherche.

La recherche se déroulera de la façon suivante :

  1. Une présentation de la problématique dans les sciences humaines et sociales, Jean-Luc Moriceau (15’).
  2. Présentation d’un exemple concret (Société Générale) qui sera ouvert à la discussion, Jean-Philippe Denis (30’). Invités : Philippe Houbé (témoin du procès Kerviel), Martine Orange (Mediapart).
  3. Discussion collective du cas (15’).
  4. Tentative de synthèse et réflexion collective (15’).

 

Séance n°4. L’innovation responsable est-elle une innovation sociale ?

Qu’est-ce qui caractérise une innovation responsable ? Après un bref état de l’art sur le sujet, nous tenterons de comprendre l’émergence du champ de l’innovation sociale et de son rapport à la recherche responsable. En effet, alors que les politiques publiques de soutien à l’innovation ont essentiellement porté sur l’innovation technologique porteuse de croissance économique, comme le souligne Jürgen Howaldt, avec l’innovation sociale nous assistons à l’émergence d’un nouveau champ disciplinaire, comme ce fut le cas avec les études sur l’innovation à partir des années 1960. Pour autant, l’innovation sociale constitue-t-elle est-elle un paradigme responsable alternatif permettant de répondre aux enjeux sociétaux majeurs de notre temps, comme ce fut le cas jadis avec les innovation studies ? Comme pour les innovations technologiques, dans quelle mesure les innovations responsables sont-elles le privilège exclusif des pays les plus riches ? Les innovations frugales n’ont-elles pas montré que des innovations adaptées aux besoins et au contexte des pays en développement peuvent aussi se révéler pertinentes pour des pays de l’OCDE ? Enfin, il faudra aussi débattre des impacts écologiques d’innovations qualifiées de “responsables”, tout comme de leur contribution prétendue aux objectifs de développement durable.

  1. Responsible innovation vs. frugal innovation? (Cees van Beers, 40’).  slides van Beers, pdf, 3mo
  2. Discussion (15’).
  3. The case of the Linky controversy (Laura Draetta, 30’). article
  4. Discussion (10’).
  5. Are digital social innovations responsible? (Cédric Gossart, 30’).  slides-Gossart, pdf, 1mo
  6. Discussion (10’).

 

Séance n°5. Sciences dans ou avec la société ?

La notion de RIR, inhérente au contexte socio-politique et culturel dans lequel se construisent les savoirs et les innovations, sera envisagée dans cette séance sous le prisme des relations entre science et société. Une présentation de l’évolution et des caractéristiques actuelles de ces relations introduira la notion de coresponsabilité des citoyens, chercheurs, technologues, décideurs politiques et économiques en matière de production des savoirs et de régulation des développements scientifiques et technologiques. Elle permettra également d’envisager les conditions d’une intégration de la réflexion éthique et sociétale en amont des programmes de recherche et d’innovation. Un panorama des offres de formation à l’éthique dans l’enseignement supérieur ouvrira une discussion sur la manière d’insuffler au plus jeunes une culture de la responsabilité partagée (valeur et finalité des travaux, manière dont se construisent et se partagent les savoirs).

  1. Sébastien Stenger (ISG) : Pourquoi travaille-t-on dans un cabinet d'audit « Big Four » ?
  2. Annick Jacq (Université Paris-Sud) : Promesses technologiques et innovations responsables font elles bon ménage : l’exemple de la thérapie génique.

Affiche du séminaire :  Affiche-S5, pdf, 510ko.
Tweet de la séance n°5.